Le BIM (Building Information Management) offre des outils de collaboration entre tous les acteurs du bâtiment. Utilisée à son plein potentiel, la maquette numérique 3 D centralise toutes les informations actualisées d’un bâtiment et les met à disposition des parties concernées tout au long de son cycle de vie. Lorsque que l’on sait que 88 % du coût d’un ouvrage construit est induit par son exploitation et sa maintenance, on comprend l’intérêt du BIM en tant qu’outil d’optimisation de gestion du patrimoine.
Comment utiliser le BIM pour l’exploitation et la maintenance d’un bâtiment ?
Le BIM permet, en plus de proposer une vue 3 D des bâtiments, de référencer les données de l’actif (vendeur, marque, type, taille, capacité), les manuels d’instructions, la fréquence des activités de maintenance des installations tout au long du cycle de vie du bâtiment. Cette base de données est utile pour l’exploitation, la maintenance et l’entretien.
Mis à jour, il coïncide virtuellement au quotidien de sa copie physique. Ainsi, un modèle BIM peut être interrogé en temps réel sur un matériel donné et fournir instantanément sa fiche technique. Dans le cas d’une fuite d’eau par exemple, le BIM permet de visualiser la pompe concernée, de consulter le manuel et les schémas, de visualiser les différents composants et l’historique de gestion des équipements…
Le BIM peut également servir de support à la planification de la maintenance ainsi qu’à la gestion du mobilier et du personnel.
Quels sont les avantages du BIM pour la gestion des bâtiments ?
Le BIM permet d’accroître l’efficacité opérationnelle. La mise à disposition de la localisation précise d’un équipement, grâce à une visualisation 3D et l’accès à sa fiche technique permet des interventions plus rapides et plus efficaces.
En aval, le BIM offre des économies conséquentes grâce aux coûts évités de relevés et ressaisies d’un bâtiment. Les propriétaires et exploitants ont directement la possibilité de définir les plans de maintenance ou des investissements futurs avec la restitution d’une banque de données 3D qui s’apparente à un «carnet de santé du bâtiment », un DUIO (Dossier d’Intervention Ultérieure sur l’Ouvrage) perpétuellement réactualisé.
De plus, le BIM donne au propriétaire une vision en temps réel des actifs mis à jour.
Une relation concepteur – maître d’ouvrage à réinventer
L’utilité de la maquette numérique 3D intelligente sera d’autant plus avérée qu’elle aura été envisagée en concertation avec la maîtrise d’ouvrage pour prendre en compte les besoins futurs de l’exploitant et des utilisateurs. Par exemple, le prestataire de nettoyage doit organiser les cycles d’entretiens en fonction des types de revêtements ; le prestataire de maintenance a besoin des informations techniques liées aux installations ; le propriétaire doit planifier des plans d’investissement et de maintien de ses actifs.
Le BIM manager peut être la personne référente qui organise et structure la base de données en vue d’améliorer la maintenance et l’entretien des installations et rendre la gestion de l’immobilier plus efficace. Il peut intervenir à la fois chez le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage. Ainsi, la prise en charge financière de sa mission peut plus facilement être partagée en offrant la garantie au maître d’ouvrage de disposer des informations structurées qui lui seront utiles.
Dans ces conditions, le BIM devient un outil de gestion et d’exploitation à part entière qui permet de proposer de nouveaux services. Mais pour parvenir à l’utilisation du plein potentiel du BIM, la marge de progrès est importante. On l’estime en effet actuellement à seulement 3 % à 5% pour environ 40 % des architectes équipés dans le monde.