Même si le BIM fait consensus sur sa valeur ajoutée en termes de qualité des bâtiments et d’optimisation des méthodes de travail, la question de son coût est légitime. Cependant, le BIM doit être envisagé comme un investissement et non comme une charge car malgré une mise de départ conséquente, le BIM devient rentable en moins de 2 ans ; sans compter les parts de marché supplémentaires qu’il génère.
Le BIM, un budget conséquent de déploiement
Les investissements nécessaires à la mise en place du BIM sont à la fois matériels et immatériels et doivent tenir compte des temps d’improductivité engendrés.
Voici ce qu’englobe concrètement son budget de déploiement :
- Le logiciel : un logiciel BIM coûte entre 5 000 à 8 000 €, auxquels s’ajoute la souscription annuelle de mise à jour et maintenance pour environ 20% du prix d’achat. Ce prix peut être majoré par l’achat de modules ou d’autres logiciels pour réaliser des analyses plus précises, comme la planification. A noter qu’il existe des clones de ces logiciels et des versions « light » pour 1 000 à 2 000 € mais attention à leurs limites, surtout au niveau de l’échange des données.
- La formation : même s’ils sont assez conviviaux, les logiciels BIM sont complexes et nécessitent au moins une semaine de formation initiale. Le coût pour cinq personnes s’élève à 915 €/jour en intra-entreprise et 300 €/jour par personne en interentreprises (Source : Eurostudio) auxquels s’ajoutent les coûts inhérents à l’absence des personnes formées. Il est ensuite conseillé soit prendre le temps de s’auto-perfectionner soit s’inscrire à une formation de perfectionnement afin de gagner du temps. S’adjoindre les compétences d’un BIM manager expert peut être rentable afin de minimiser les difficultés et l’impact de la transition vers le BIM.
- La station de travail : la puissance des logiciels BIM requiert des ordinateurs performants et peut nécessiter l’achat de machines dont le coût, avec écran, avoisine les 2 000 à 3 000 €.
- La perte de rendement initiale : le BIM constitue un changement radical dans les méthodes de travail qui, selon certains retours d’expérience, engendrerait une baisse de productivité d’environ 20-30 % sur une période de trois à six mois.
Le BIM rentable en moins de 2 ans
La question utile à se poser lorsque l’on envisage un investissement est le moment à partir duquel il devient rentable. Si le BIM a un coût certain, il est également certain qu’il est générateur de gains de productivité. En effet les études démontrent une augmentation moyenne de la productivité d’environ 20-30% après un an et davantage les années suivantes. Le coût initial sera ainsi amorti en à peine deux ans. Sans compter les affaires supplémentaires que le BIM peut apporter en proposant des budgets souvent inférieurs à ceux des concurrents.
Qui doit supporter ce coût ?
Plusieurs écoles s’opposent.
- Pour certains, les gains de productivité offerts à terme par le BIM permettent de supporter entièrement son coût sans impacter le tarif pour le client.
- Pour d’autres, dans une utilisation optimale du BIM tout au long du cycle de vie des bâtiments, l’imputation de son coût sur les honoraires, au moins partielle, se justifie par les gains que le BIM permettra au client (sur sa consommation d’énergie par exemple). La logique voulant que le bénéficiaire de la valeur ajoutée soit celui qui supporte le coût.
On le sait, la question n’est plus de savoir s’il est nécessaire de passer au BIM.
La question qui se pose actuellement doit porter sur les modalités financière et organisationnelle de sa mise en œuvre.