Encadrer les équipes, respecter les délais, tenir les engagements : tout cela repose sur une base commune. Encore faut-il connaître et appliquer les règles qui structurent les conditions de travail dans le secteur du bâtiment.
La convention collective nationale du bâtiment offre ce cadre.
Elle précise les contrats de travail, les grilles de salaire, les congés payés, le contingent d’heures supplémentaires et la prime de vacances, pour garantir une organisation claire et équitable.
Correctement appliquée, elle simplifie la gestion des équipes, sécurise les relations de travail et renforce la stabilité de l’entreprise.
Ce guide vous aide à en saisir les points essentiels et à la mettre en œuvre efficacement au quotidien.
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En résumé
- La convention collective BTP encadre les salaires, congés, heures supplémentaires et déplacements.
- Elle s’applique selon l’IDCC : 1596/1597 (ouvriers), 2609 (ETAM), 2420 (cadres).
- Les congés sont gérés via la CIBTP, la prime de vacances à 30 % et les IPD selon zones.
- Archipad centralise le suivi des justificatifs pour une conformité simplifiée.
Convention collective BTP : définition et champ d’application
La convention collective du bâtiment est un accord conclu entre les représentants des employeurs et les syndicats de salariés du secteur.Les salariés liés par un contrat de travail dans une entreprise du bâtiment sont soumis à la convention collective correspondant à leur catégorie professionnelle.
Elle complète le Code du travail en précisant les règles propres au BTP : salaires minimaux, congés payés, indemnités, sécurité, classifications et conditions de travail spécifiques aux chantiers.
La convention collective nationale des ouvriers du bâtiment a été signée le 8 octobre 1990. Elle s’applique depuis le 1er mars 1991 et se décline en deux versions :
- IDCC 1596 : pour les entreprises occupant jusqu’à 10 salariés ;
- IDCC 1597 : pour les entreprises de plus de 10 salariés.
Chaque catégorie professionnelle du bâtiment dépend d’une convention spécifique :
- IDCC 1596/1597 pour les ouvriers du bâtiment qui relèvent de la convention collective des ouvriers ;
- IDCC 2609 pour les employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM) ;
- IDCC 2420 pour les cadres du BTP.
Le champ d’application couvre la quasi-totalité des métiers du bâtiment : construction, rénovation, entretien, gros œuvre (maçonnerie, charpente, béton) et second œuvre (peinture, couverture, menuiserie, électricité, plomberie, CVC…).
Des avenants territoriaux, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, adaptent les salaires minimaux et les indemnités selon les réalités locales.
Quels sont les droits et avantages prévus dans les conventions collectives BTP ?
Heures supplémentaires et contingent
Dans le BTP, les heures supplémentaires font partie du quotidien, mais leur cadre est strict.
Selon le Code du travail, les majorations sont :
- +25 % de la 36e à la 43e heure ;
- +50 % à partir de la 44e heure.
La convention collective prévoit également un contingent d’heures supplémentaires annuel, fixé usuellement à 180 heures par an, ou 145 heures en cas d’annualisation (pour les entreprises non adhérentes à un accord de branche).
Vérifiez votre accord d’entreprise/territorial.
Exemple pratique :
Une semaine de 46 heures correspond à 8 heures majorées à 25 % (36e à 43e) et 3 heures majorées à 50 % (44e à 46e).
Congés payés et congés spéciaux
Dans le BTP, les congés payés sont gérés de manière spécifique :
- Droit commun : 2,5 jours ouvrables par mois, soit 30 jours par an ;
- Période d’acquisition : du 1er avril au 31 mars ;
- Paiement : assuré par la CIBTP, la caisse de congés payés du bâtiment (obligatoire pour toutes les entreprises du secteur).
La convention prévoit également des congés spéciaux pour événements familiaux (mariage, naissance, décès). Ces jours sont rémunérés selon les conditions fixées par la convention collective et peuvent varier selon les accords locaux.
Prime de vacances
Chaque salarié du BTP bénéficie d’une prime de vacances équivalente à 30 % de l’indemnité de congé correspondant à 24 jours ouvrables (hors 5e semaine).
Certaines régions ou caisses peuvent préciser les modalités de calcul, mais le principe national reste le même.
Grilles de salaire et classifications
La rémunération dans le bâtiment repose sur des grilles de salaires minimaux, révisées régulièrement :
- Ouvriers (IDCC 1596/1597) : salaires fixés par avenants territoriaux, souvent départementaux ;
- ETAM (Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise IDCC 2609) : barèmes spécifiques à cette catégorie ;
- Cadres (IDCC 2420) : minima nationaux, selon le niveau de classification.
Une veille régulière sur les mises à jour évite les rappels de salaire et garantit la conformité.
Indemnités de petits déplacements (IPD)
Les IPD compensent les frais liés aux trajets entre le domicile et les chantiers : transport, temps de trajet et repas.
Les salariés peuvent également percevoir une prime panier, destinée à couvrir le coût du repas pris sur le chantier lorsque le retour au domicile n’est pas possible.
Les montants, conditions et zones applicables dépendent des accords régionaux ou départementaux.
Tracer les déplacements, conserver les justificatifs et vérifier les barèmes locaux permet de rester conforme et d’éviter les litiges.
Intempéries BTP : prévenir plutôt que subir
Les arrêts dus aux intempéries sont encadrés par des règles précises : délai de déclaration, justificatifs, calcul des indemnités.
Les textes de référence et la CIBTP détaillent ces procédures. Tenir un registre clair et anticiper la gestion de ces arrêts est essentiel pour éviter les blocages administratifs.
Modèle de convention collective à télécharger
Pour appliquer facilement la convention collective BTP dans votre entreprise, téléchargez notre modèle de convention collective du bâtiment (PDF).
⚠️ Texte à visée pédagogique
Comment appliquer la convention collective en 4 étapes ?
La convention collective est un outil, pas une contrainte. Pour l’appliquer sereinement, il suffit de suivre quatre étapes.
1. Identifier la bonne convention
Commencez par vérifier :
- Votre code APE et l’activité principale (construction, rénovation, maintenance…).
- Votre effectif pour choisir la bonne version :
- IDCC 1596 (jusqu’à 10 salariés);
- IDCC 1597 (plus de 10 salariés).
- IDCC 1596 (jusqu’à 10 salariés);
- Les ETAM relèvent de la convention 2609 et les cadres de la 2420.
Bien identifier votre IDCC (Identifiant De Convention Collective) permet d’appliquer les bonnes règles de salaires, congés et préavis.
2. Informer correctement vos salariés
Une fois la convention identifiée, il faut la rendre visible et compréhensible pour les équipes.
Quelques réflexes essentiels :
- Informer chaque salarié de la convention collective qui s’applique à lui.
- Mentionner son intitulé complet et son IDCC sur le bulletin de paie (obligation légale).
- Ajouter la référence dans le contrat de travail (facultatif, mais recommandé pour la clarté).
- Mettre à disposition la convention au sein de l’entreprise, sous format papier ou numérique accessible.
Cette transparence favorise la confiance et limite les contestations.
3. Suivre les heures, congés et déplacements
C’est le quotidien du BTP : heures sup, congés, IPD. Pour rester conforme :
- Appliquez les majorations légales (+25 % entre 36e–43e h, +50 % au-delà).
- Respectez le contingent annuel (souvent 180 h, ou 145 h si annualisation).
- Gérez les congés payés via la CIBTP (1er avril → 31 mars).
- Justifiez les déplacements selon la zone IPD applicable.
Archipad, couplé à une solution RH, permet de tracer les heures et congés par chantier, centraliser les justificatifs et générer les exports utiles.
4. Actualiser les salaires et classifications
Les grilles évoluent chaque année.
- Comparez vos salaires aux minima conventionnels.
- Intégrez la prime de vacances (30 % sur 24 jours ouvrables).
- Vérifiez les classifications et coefficients.
- Conservez une preuve de mise à jour pour chaque évolution.
C’est la garantie d’une entreprise conforme, crédible et respectueuse de ses équipes.
Gestion de la convention collective : 6 erreurs à éviter
Confondre prime panier, transport et IPD
Le panier couvre le repas ; les IPD couvrent trajets/zones/temps ; les frais de transport relèvent d’un autre dispositif. Les confondre fausse les indemnités.
Oublier les avenants territoriaux
Les minima ouvriers (IDCC 1596/1597) sont souvent fixés au niveau départemental. Ne pas vérifier les barèmes locaux entraîne des écarts de salaire.
Utiliser la mauvaise période de référence CIBTP
Les congés payés se calculent du 1er avril au 31 mars. L’erreur est fréquente et modifie les droits acquis.
Ne pas actualiser les classifications et coefficients
Les rôles évoluent (encadrement ponctuel, polyvalence, responsabilités). Une classification inchangée peut mener à un non-respect des minima.
Rattacher les heures au mauvais chantier
IPD, intempéries, paniers, trajets : tout dépend du lieu réel d’exécution. Un mauvais rattachement fausse indemnités et déclarations.
Négliger l’archivage des justificatifs
IPD, déplacements, affectations chantier, congés CIBTP, avenants appliqués : ils peuvent être exigés à tout moment. Sans archive, la conformité est difficile à prouver.
Gestion sociale et conformité : les points à vérifier
Voici une checklist pédagogique pour valider la conformité de votre gestion sociale :
1. Dossier salarié complet
- Convention applicable communiquée et visible sur le bulletin de paie ;
- Classification et coefficient à jour selon la catégorie ;
- Rémunération conforme aux minima régionaux ou nationaux ;
- Clauses prévues pour les heures supplémentaires, IPD et congés spéciaux.
2. Organisation du temps de travail
- Système de pointage fiable (chantier, salarié, horaires réels) ;
- Suivi du contingent d’heures supplémentaires avec alerte en cas de dépassement ;
- Application correcte des taux de majoration (25 % / 50 %).
3. Gestion des congés via la CIBTP
- Respect de la période du 1er avril au 31 mars ;
- Déclarations à jour et justificatifs archivés ;
- Prime de vacances calculée à 30 % sur 24 jours ouvrables.
4. Déplacements et IPD
- Vérification de la zone de déplacement applicable (accord local) ;
- Barèmes actualisés consultables ;
- Justificatifs conservés (fiches trajet, notes de frais, affectations).
Comment Archipad vous aide à rester conforme ?
Notre logiciel de suivi de chantier Archipad n’est pas un logiciel RH, mais il s’intègre parfaitement dans une démarche de conformité.
- Suivi des présences sur chantier : les données peuvent être reliées aux informations RH.
- Centralisation documentaire : avenants, notes IPD, procédures internes.
- Export rapide : toutes les pièces nécessaires à la paie ou à un contrôle sont disponibles en quelques clics.
Cette centralisation limite les oublis, fluidifie les échanges et renforce la traçabilité sans modifier vos habitudes de travail.
Conclusion
Appliquer la convention collective du bâtiment, c’est poser les bases d’une organisation solide et équilibrée.
Elle encadre les salaires, les congés, les heures supplémentaires et les contrats de travail, pour garantir des conditions de travail justes et sécurisées.
Au-delà de la conformité, c’est un outil de gestion efficace qui renforce la clarté et la confiance au sein de l’entreprise.
Avec Archipad, ce cadre devient plus simple à suivre au quotidien, sans alourdir la gestion ni ralentir les chantiers.
FAQ
1. Quelle convention collective dans le BTP ?
Pour les ouvriers : convention collective du bâtiment IDCC 1596 (≤10 salariés) ou 1597 (>10). Les ETAM relèvent de l’IDCC 2609 et les cadres de l’IDCC 2420.
2. Existe-t-il une prime d’ancienneté dans la convention collective du BTP ?
La convention des ouvriers ne prévoit pas de prime d’ancienneté de branche. Certaines entreprises peuvent la créer par accord interne.
3. Comment calculer les congés payés dans le BTP ?
Chaque mois travaillé ouvre droit à 2,5 jours ouvrables, soit 30 jours par an. La période de référence va du 1er avril au 31 mars, avec versement des indemnités par la CIBTP.
4. Comment se procurer la convention collective du bâtiment ?
Elle est consultable gratuitement sur les sites officiels : Légifrance, FFB, ou via la CIBTP.
5. Quelle est la grille de salaire de la convention collective du BTP ?
Les salaires varient selon la catégorie et la région. Consultez les avenants territoriaux pour les ouvriers et ETAM, et les minima nationaux pour les cadres.
6. Quelles sont les 3 conventions collectives ?
Ouvriers du bâtiment (IDCC 1596/1597), ETAM (IDCC 2609) et Cadres (IDCC 2420).