L’arrivée des tablettes tactiles sur les chantiers engage le secteur de la construction et ses métiers dans une évolution aux multiples facettes. Elle s’inscrit notamment dans une perspective de développement durable que les entreprises utilisatrices ont tout à gagner à valoriser.

Un chantier moins papivore

Le chantier est encore aujourd’hui un grand consommateur d’encre et de papier : les plans sont imprimés plusieurs fois au format AO pour chaque corps de métier, les comptes-rendus et procès-verbaux en autant d’exemplaires que d’intervenants, sans compter les nombreux mails imprimés pour archiver les échanges. Le premier mérite de la tablette est de freiner cet important gaspillage de papier, en premier lieu celui lié à l’impression des plans.

Les économies réalisées concernent non seulement l’achat de papier, mais aussi les dépenses en imprimantes, consommables et entretien, et en gestion des déchets. Elles participent simultanément à la préservation des ressources en bois nécessaires à la fabrication du papier, permettant d’augmenter la disponibilité de cette ressource pour la filière bois énergie. La réduction de la consommation de papier permet enfin de réduire l’impact environnemental des activités concernées (économie d’eau, de CO_2, de déchets).

Un chantier plus efficace, plus transparent et plus qualitatif

Au-delà de cet impact sur la consommation de papier, c’est également en matière d’amélioration qualitative des processus de travail que la tablette fait la différence.

Toutes les opérations saisies manuellement sur papier : mesures, cotes, détails et commentaires peuvent sur tablette, être saisies directement sur les plans, garantissant à la fois une grande précision et une transparence directe pour le client. Le temps gagné sur la ressaisie des notes manuscrites et les tâches administratives permettent aux acteurs d’être plus réactifs et plus efficaces, de mieux anticiper sur les coûts et les délais et donc d’apporter un meilleur service au client. Les professionnels retrouvent ainsi leur « cœur de métier » : la maîtrise des procédés techniques et leurs partages de façon la plus ouverte et la plus lisible possible. Les données numériques enregistrées sur tablette viennent alimenter une base de données partageable que l’entreprise peut ensuite analyser pour optimiser ses processus. La tablette ouvre de nouvelles possibilités d’amélioration du suivi de chantier, que l’entreprise peut s’approprier progressivement au gré de ses besoins et de ses capacités. Ce processus recentre la gestion de chantier sur la gestion de projet et permet d’offrir un véritable service global qui dépasse la simple gestion de travaux.

Un chantier moins pénible pour des métiers modernisés

Les tablettes et outils numériques transforment par ailleurs les conditions de travail sur les chantiers, longtemps caractérisées par leur pénibilité et leur engagement physique. L’entrée du secteur du bâtiment dans l’ère digitale rejoint donc des enjeux de santé publique et permet simultanément de revaloriser l’image de métiers traditionnellement perçus comme difficiles. Au-delà de la diminution des contraintes physiques, l’évolution porte aussi sur la part d’initiative réservée aux professionnels du bâtiment : les tâches d’exécution se transforment en processus de collaboration et permettent un exercice plus riche et plus innovant des différents métiers liés au chantier.

Pour les architectes, ingénieurs, conducteurs de travaux ou promoteurs, l’intégration de la tablette numérique sur les chantiers est un levier important d’amélioration de l’impact environnemental et de la qualité de leurs interventions : elle est l’outil indispensable à leur engagement en faveur d’un secteur de la construction plus durable.